Prologue: L'horlogeTic tac, tic tac. L'aiguille tourne. Les secondes se défilent. L'horloge était assez
grande, décorée de motifs rouges et dorés. Elle était accrochée au mur du salon.
- Pff! Le temps passe si lentement... soupira Nyria
Nyria était une écrivaine. Elle était en train décrire un livre qu'elle avait appelé
" Concert de destruction et de création". Mais, ces temps-ci, elle n'avait pas
d'inspiration et cela l'agaçait profondément. Elle posa son stylo, se leva, et
regarda l'horloge.
Tout à coup, les aiguilles se mirent à tourner de plus en plus vite. La pièce trembla. Nyria se sentit aspirée par une force incroyable qui venait de l'horloge.
Nyria vit une lumière aveuglante. Puis, plus rien.
]Chapitre 1: Le Nouveau MondeNyria se réveilla difficilement de sa chute. Elle se leva, mais comme elle avait encore des vertiges, elle retomba douloureusement par terre. Elle regarda autour
d'elle et songea:
Mais où suis-je? Ce n'est que quelques instants plus tard qu'elle réalisa avec horreur qu'une queue
noire de chat avait trouée sa jupe!
C'est un cauchemar et je vais me réveiller! Calme-toi, il y a forcément une sortie
quelque part. Nyria décida donc d'explorer ce monde étrange. Il y avait autour d'elle des plantes
aux couleurs et aux formes les plus incroyable qu'on puisse imaginer. L'herbe n'était pas verte, mais jaune comme le blé. Nyria s'arrêta près d'une flaque d'eau et se regarda dedans. Elle poussa un hurlement: des oreilles noires de chat avaient poussé sur sa tête!
C'est pas possible! Il y a quelques minutes, j'étais une humaine et... Un sifflotement la sortit de ses pensées. Nyria s'approcha un peu et aperçut une
petite fille qui lavait son linge dans la rivière en sifflotant. La fillette avait les cheveux court, roux flamboyant et les yeux verts. Nyria remarqua que la fillette
avait des oreilles de chat brunes sur la tête. Soudain, la petite chatte arrêta de
siffler et regarda Nyria
Bonjour, Madame! Je ne vous ai jamais vu par ici, vous êtes une voyageuse? lui dit-elle en souriant
Elle parle la même langue que moi! Au moins, on n'aura pas de problèmes pour
se comprendre!Oui... En quelques sortes... répondit Nyria après un temps de réflexion.
Je m'appelle Lynn. Et vous? Nyria.Si ce n'est pas trop indiscret, puis-je vous demander ce que vous comptez faire ici?Je cherche un moyen pour rentrer chez moi, c'est tout.Vous voulez dire.... Que vous êtes perdue?!Bah...Oui...Pauvre Madame! Ne vous inquiètez pas, vous pouvez passer la nuit au village si vous voulez. Vraiment?Bien sur! Suivez-moi, je vais vous montrer le chemin.Chapitre 2: Le village de Lynn Lynn rempli son linge dans le panier qu'elle avait à côté d'elle, se leva et fit signe
à Nyria de la suivre.
Pour se rendre au village, il faut emprunter un chemin qui passe par la forêt expliqua Lynn.
Les deux filles marchèrent pendant quelques minutes à travers un champ de coquelicots puis trouvèrent le chemin qui passait par la forêt.
La forêt en question était luxuriante, uniquement composée de feuillus.
Certains arbres étaient si grand qu'ils semblaient toucher le ciel. D'étranges fleurs poussaient sur les troncs des arbres et libéraient des parfums exquis.
Au cours du trajet, Lynn en appris un peu plus à Nyria au sujet de ce pays: elle
lui parla des animaux, des plantes, des différents paysages, des personnes qu'on
pouvait rencontrer, des coutumes et des traditions. Elle lui expliqua aussi qu'il ne
fallait surtout pas énerver les anciens du village, qu'il n'y avait rien de plus douloureux que de recevoir des coups de canne sur la tête.
Enfin, elles arrivèrent au village. Celui-ci était composé d'une vingtaine de maisons, toute construite en bois avec un toit de chaume. Une maison, se distin-
guait pourtant des autres. Elle était beaucoup plus grande et des décorations était accrochées à la porte.
On dirait la demeure du chef... constata Nyria.
Il y avait beaucoup d'agitation au village: les enfants couraient dans tous les sens, les femmes parlaient entre elles et certains hommes travaillaient. Soudain,
les villageois remarquèrent la présence de Nyria et tous cessèrent leurs activités. Nyria se sentit rougir en remarquant que tous les regards était braqués
sur elle. Le silence fut total. Personne n'osa parler.
Quelques secondes plus tard, un petit vieux se détacha de la foule et s'avança
vers Nyria. Il avait une barbe aussi blanche que ses oreilles de chat, qui descendait jusqu'à ses pieds. Il avait de gros sourcils et portait un petit chapeau rouge. Le pommeau de sa canne était enroulé comme une coquille d'escargot.
Munya Munya.... Qui est tu, étrangère, pour osé t'aventurer dans notre village?
Tu possèdes des vêtements que je n'avais encore jamais vu...
Tu es sûrement une espionne! dit-il d'une voix chevrotante.
Moi? Une espionne? Mais qu'est-ce qu'il raconte, ce vieux schnock?!Calmes-toi, Papy! Ce n'est pas une espionne, elle s'appelle Nyria et c'est une voyageuse! Elle est venue ici parce qu'elle souhaite passer la nuit au village!
L'expression des villageois changea. Ils semblaient maintenant beaucoup plus joyeux. Tous se précipitèrent sur Nyria et l'accablèrent de questions.
C'était un bazar pas possible au village quand une voix d'homme, plus forte que
les autres, se fit entendre:
ÇA SUFFIT! FERMEZ-LA, VOUS AUTRES! ON S'ENTEND PLUS DANS CE BROUHAHA!
Chapitre 3: Un chef autoritaireLe silence fut immédiat. Un frisson parcourut l'assemblée, qui se retourna vers
l'homme en question.
Laissez cette femme tranquille! Vous n'avez pas honte?! Vous feriez mieux de
retourner au boulot au lieu de jacasser! Et je vous préviens... Si je dois encore
me fâcher contre vous, je ne serais pas sympa. Mais alors pas du tout. Pigé?Tous les villageois perdirent leurs sourires et retournèrent travailler.
Eh bah... Il n'est pas tendre avec eux...Cet homme, c'est mon père... murmura Lynn
Sérieux?! Je ne pensais pas qu'il était aussi...C'est vrai qu'il peut sembler rude au premier abord, mais au fond, c'est quelqu'un de bien.Le père de Lynn était un type grand et baraqué. Il était brun avec des épis sur
la tête et arborait une imposante moustache. Ses oreilles étaient marron comme celles de Lynn et l'une d'elle était trouée. Il portait une veste kaki avec
de la fourrure, un pantalon kaki et des bottes qui montait jusqu'au genoux.
Le chef s'approcha de Nyria et Lynn et s'excusa pour le comportement des villageois.
Ce n'est rien. J'étais même plutôt flattée, quand ils se sont précipités sur moi!Je vois... Vous êtes Nyria, c'est ça? Je suis Urichi, le chef du village.
D'après ce que j'ai entendu, vous êtes une voyageuse.Oui...Le soleil va bientôt se coucher. Venez donc passer la nuit chez moi! Sachez que les invités sont traités comme des rois!Merci... Mais ce n'est pas la peine dans faire autant pour moi!Voyons, ça ne me dérange pas du tout!Puis il s'adressa à Lynn.
Lynn, va chercher de l'eau et prépare le repas!Oui, P'pa! s'écria Lynn en courant vers le puits.
Pendant ce temps, Urichi conduisit Nyria dans sa demeure.
Nyria était émerveillée: c'était la première qu'elle voyait une maison aussi belle.
Des meubles en bois finement sculptés, des décorations en or et en argent et des rideaux écarlates remplissait cette pièce immense.
C'est incroyable... Cette maison est plus grande de l'intérieur que de l'extérieur!Quelques minutes plus tard, Lynn fit irruption, chargée comme un âne.
En plus d'être une petite fille polie et mignonne comme tout, Lynn était aussi
une excellente cuisinière. La meilleure de tout le village, d'après son père.
Nyria mangea et bu comme jamais auparavant. La nuit tombée, un problème
se présenta.
C'est embêtant, nous n'avons que deux lits... Nyria, pouvez-vous dormir avec Lynn, ce soir?D'accord, ça ne me dérange pas. répondit Nyria.
Ouais! cria Lynn, qui cachait mal sa joie.
Le reste de la soirée se déroula sans encombres.
Les jours passaient au village. Nyria se sentait beaucoup mieux maintenant.
Elle avait sympathisé avec les villageois et tissait des liens profonds avec Lynn.
Elle s'était habituée à son apparence et se trouvait plutôt mignonne avec ses
oreilles de chat. Malgré tout, Nyria continua de penser que tout ça n'était qu'un
rêve et qu'elle allait forcément se réveiller un jour.
Pourtant, une simple lettre vint briser la routine quotidienne.
C'était un jeudi matin. Il faisait doux, le ciel était sans nuages. Les hommes
travaillaient, les femmes papotaient, les enfants s'amusaient, tout semblait normal. Tout à coup, un homme qui n'était pas du coin, entra dans le village et
couru jusqu'à la place centrale. Il sortit un parchemin de sa poche, le déplia et
lu à voix haute:
" Les Birhmas ont attaqué la tour de guet du sud-est. Ils ont détruit plusieurs
villages et menace maintenant le vôtre! Par ordre du roi Vynos, les femmes et
les enfants doivent fuir dans la forêt et tous les hommes doivent être prêts à
combattre à chaque instant! "Chapitre 4: Une guerre sans merciPanique générale! C'était la première fois qu'il y avait autant d'agitation au village. Urichi dû intervenir, une fois de plus.
Calmez-vous! CAL-MEZ-VOUS! Vous avez entendu les ordres, non?
Les femmes et les enfants se réfugient dans la forêt, et les hommes combattent!A peine eut-il fini sa phrase qu'un inquiétant nuage noir apparut dans le ciel.
C'est pas vrai.... Ils sont déjà là.... constata Urichi, horrifié.
Les femmes et les enfants fuyèrent, affolés, en direction de la forêt, tandis que
les hommes cherchèrent des armes. L'essaim se rapprochait de plus en plus.
Tout à coup, un Birhma s'écrasa juste devant Nyria, gueule ouverte, prêt à l'avaler. Nyria resta immobile et dit:
Attendez... Ce n'est qu'un rêve, non? Donc, si je me fait tuer, je me réveillerais forcément!Qu'est-ce que vous racontez?! Il faut partir au plus vite! s'exclama Lynn
Elle tira Nyria par le bras juste au moment où les mâchoires de l'horrible bête se
refermèrent. Toutes les deux suivirent le peloton jusqu'au centre de la forêt.
Elles s'arrêtèrent avec les autres pour reprendre leur souffle.
Les enfants sanglotaient. Les femmes étaient désespérés. Tous regardaient leur
coin de paradis se changer en champ de ruine.
Pendant ce temps, la bataille faisait rage. Les hommes luttaient vaillamment,
mais les Birhmas étaient trop nombreux. Ils n'avaient aucune chance.
Si seulement j'avais quelques années de moins.... J'aurais pu les aider... soupira le vieil homme.
C'est affreux! Nous pouvons juste rester là et regarder les villageois se faire massacrer! N'y a-t-il rien que je puisse faire?
Soudain, une sphère verte pâle se matérialisa dans la main de Nyria.
C'était un talisman, orné d'émeraudes et de saphirs.
Sans réfléchir, Nyria tendit le talisman vers le village. Un rayon lumineux apparut
et balaya la zone dans un vacarme assourdissant. Le souffle destructeur projeta
Nyria et les autres. Puis, le bruit cessa. Nyria se réveilla quelques secondes plus
tard, encore déboussolée. Le forêt était entièrement anéantie.
Nyria regarda autour d'elle: tous étaient sains et saufs. Urichi et ses hommes
étaient eux aussi indemnes.
Les Birhmas ont disparu.... La guerre est finie.... murmura-t-il
On a gagné. ON A GAGNÉ!!!!OUAIS!!!!! hurlèrent tous les villageois en choeur.
Les femmes et les enfants coururent rejoindre le village. Lynn enlaça son père.
En quelques secondes, elle lui expliqua comment Nyria avait tué les Birhmas.
Puis, elle se tourna vers Nyria, qui était à la lisière de la forêt et lui cria:
Venez! Nous allons tous fêter l'évènement au village!Nyria s'apprêta à les suivre quand le sol s'effondra sous ses pieds.
Elle chuta dans un trou sans fond.
Chapitre 5: Retour à la case départNyria se réveilla en sursaut. Elle était chez elle, sur le parquet,devant l'horloge.
Absolument rien n'avait changé depuis son départ. La même heure était affichée,
14h30. Nyria se releva et s'adressa à l'horloge:
Alors... C'est ça que tu voulais? Tu savais que j'étais la seule à pouvoir les sauver. C'est pour ça que tu m'as fait voyager dans le passé, n'est-ce pas?Les aiguilles s'arrêtèrent de tourner. Un sourire se dessina sur le cadran de
l'horloge. Une dizaine de bras blancs très fins sortirent du mur et enlacèrent l'horloge, qui disparut à jamais.
FIN!